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Dès le mois d’octobre 2016, aux termes d’une tribune, j’avais prévu qu’Emmanuel Macron serait la corde de rappel des socialistes et que François Hollande ne se représenterait pas.

Cette prévision est aujourd’hui une réalité à laquelle nous sommes confrontés dans le cadre d’une redistribution inédite des cartes au sein de notre paysage politique. A juste titre, Michel Onfray, dans le Figaro du 24 avril 2017, constatait que le succès de la famille Le Pen était lié au fait que le Front National (FN) « n’a jamais été ni attaqué, ni combattu sur le fond », la gauche et la droite s’étant contentées, prioritairement pendant de nombreuses années, pour limiter son ascension de le diaboliser, en le transformant en épouvantail.
A l’exception de Maël de Calan, Jean Dionis du Séjour, Christian Saint-Etienne, Eric Woerth et de quelques autres, rares sont ceux qui à droite ont pris la peine de démontrer sur le fond que le projet du FN plongerait notre pays dans le chaos.
La peur manipulée
Récemment encore, l’éditorialiste du Monde, Jérôme Fenoglio, soulignait « le caractère nationaliste et xénophobe du FN, le cynisme et l’affairisme du clan familial qui le dirige » pour appeler à voter Emmanuel Macron. Or, si cela est juste, cela reste insuffisant pour faire reculer le FN qui quoi que l’on dise est un parti républicain qui a mobilisé au premier tour 7,6 millions d’électeurs dont il serait abusif de considérer qu’ils sont eux-mêmes tous affairistes et xénophobes alors qu’il s’agit d’un électorat composé majoritairement d’ouvriers, d’agriculteurs et de catégories populaires perdues.
Dès lors, en appelant à faire barrage au FN, à droite comme à gauche, les tenants de la bien pensance jouent à faire peur et à se faire peur, en perdant de vue qu’ils nourrissent la confusion qui sert de terreau au développement du FN lorsqu’il dénonce la collusion entre la droite et la gauche. Alors qu’agiter cette peur n’a pas de sens puisque comme l’écrit très justement Michel Onfray « quand un candidat se trouve au second tour face à Le Pen, il est sûr d’être élu » au moins pour ce qui concerne la présidentielle.
Revenir aux fondamentaux
La priorité pour la droite n’est pas d’appeler à voter pour Emmanuel Macron ou de s’emberlificoter dans le « oui mais », le « non si », le « ni ni » et autres calembredaines théorisées au café du commerce mais tout simplement de préciser qu’elle ne votera pas pour Marine Le Pen et qu’elle entend pour gagner les législatives se mobiliser dès à présent sur ses valeurs c'est-à-dire sur l’équilibre entre : la liberté et l’autorité, la laïcité, la tradition et la modernité, le patriotisme et l’Europe, la solidarité et la fiscalité, l’entrepreneuriat et l’Etat, le civisme et l’éducation.
L’indispensable renouvellement
Il en résulte que le pacte législatif de la droite et du centre doit être consolidé et mis à jour, car l’urgence est de réussir les législatives, parce que le résultat de cette présidentielle n’a pas rendu caduc le clivage droite gauche contrairement à la pensée unique. Or un tel projet, pour être crédible et rassembler les électeurs de la droite, impose un renouvellement significatif de ses dirigeants.
François Fillon a perdu toute légitimité, comme il le reconnaît lui-même, et devrait se retirer de la vie politique, comme l’avait fait en son temps, avec dignité, Lionel Jospin.
Ceux qui ont contribué à prendre la droite en otage et à transformer ses membres en un groupe de « malgré nous » à l’occasion de la détestable manifestation du Trocadéro pour faire échec à la désignation d’un candidat de substitution doivent également être écartés. Les trois caciques qui auraient dû peser de tout leur poids ont été si défaillants et si peu courageux pour imposer le plan « B » qu’ils devraient eux aussi s’effacer. Les palinodies, pour ne pas les qualifier plus sévèrement, de Valérie Pécresse, la singularité préfabriquée et les échecs électoraux successifs de Nathalie Kosciusko-Morizet, doivent les inviter toutes deux à être plus modestes et en tout cas plus silencieuses et à nous dispenser de leurs états d’âme.
Tout est possible
Dès lors, ceux qui se sont retirés parce qu’ils ne voulaient pas cautionner le désastre annoncé doivent retrouver un rôle déterminant, aux côtés des deux personnalités qui sortent, à mon avis, indemnes de cette présidentielle perdue, Laurent Wauquiez et Xavier Bertrand qui incarnent des sensibilités certes très différentes, mais qui précisément en raison de leurs différences sont les mieux placés pour éviter, pour le premier que les électeurs de droite ne s’égarent en votant pour le FN et pour le second, en raison de sa pratique de l’ouverture d’élargir la droite et le centre en faisant revenir les électeurs populaires dispersés. C’est ainsi que nous devons les encourager et les inviter à conjuguer leurs efforts car ils sont les seuls à même de conduire au succès la droite à l’occasion des législatives, et/ou à défaut de limiter les dégâts d’une campagne présidentielle aussi calamiteuse.
Tout est en effet encore possible pour les Républicains et l’UDI, car Emmanuel Macron :
- devra sortir de son ambiguïté programmatique,
- désigner et investir 577 candidats,
- n’aura pas de majorité à l’Assemblée Nationale,
- sera soutenu par un groupe parlementaire dominé par les socialistes,
- sera confronté à des risques démultipliés de fronde, faute d’homogénéité,
- sera combattu par des oppositions d’extrême droite et d’extrême gauche qui pèseront lourd.
Enfin, le futur premier ministre d’Emmanuel Macron à défaut d’abuser du 49.3 aura besoin pour gouverner la France, faute d’une majorité cohérente, de coalitions à géométrie variable. Aussi, est-ce la raison pour laquelle la droite républicaine doit tout faire pour imposer une cohabitation avec un groupe parlementaire solide, capable à l’occasion de crises de voter, dans le cadre de majorités de projets, des textes indispensables à la restructuration de notre pays pour combattre le chômage, la dette et sauvegarder notre ambition européenne, remise en cause aujourd’hui par plus de la moitié du corps électoral tout en se tenant prête pour la reconquête et l’alternance.
A moins de prendre le risque de perdre également les législatives, la droite doit cesser de ratiociner sur ses recommandations de vote à la présidentielle en se mobilisant dès à présent sur les législatives. Il sera toujours temps pour elle après le 18 juin d’aviser.
patrice gassenbach patrice gassenbach patrice gassenbach patrice gassenbach
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En ce début d’année, je ne me livrerai pas à une exégèse des handicaps et des atouts de notre pays puisqu’aujourd’hui et depuis plusieurs mois tout a été dit et écrit sur sa situation économique, sociale et civique.
Patrice Gassenbach, Patrice Gassenbach
Le constat est d’autant plus accablant et alarmant que l’ambition européenne est en péril, la compétition mondiale exacerbée, la menace environnementale avérée, que les guerres et le terrorisme se développent et que le traitement honteux des migrants perdure.
Patrice Gassenbach, Patrice Gassenbach
Dans 16 semaines les Français devront choisir entre :
- l’Extrême Droite,
- la Gauche insoumise,
- le Centre à géométrie variable,
- EELV,
- les Socialistes,
- En Marche,
- la Droite Républicaine et les Centres.
Patrice Gassenbach, Patrice Gassenbach, Patrice Gassenbach, Patrice Gassenbach
Le dénouement de cette compétition risque d’être périlleux et redoutable pour notre pays et ce d’autant plus qu’il faudra une majorité solide à l’Assemblée Nationale et au Sénat pour mener les réformes, alors que rien ne garantit une dynamique législative dans la foulée de la présidentielle à venir.
Patrice Gassenbach, Patrice Gassenbach
Le logiciel de la Droite Républicaine et des Centres doit changer
75% des Français sont d’accord pour admettre que notre pays doit se réformer, mais plus de 60% d’entre eux sont réfractaires au changement alors qu’à l’occasion de scrutins importants (excepté lors des élections présidentielles), entre 35 et 43% d’entre eux s’abstiennent de voter.
Cette désaffection ne s’explique pas seulement par les affaires et les discours politiciens caricaturaux, mais également par une forme de résignation attachée à l’idée que rien ne peut changer.
A cet égard, et pour être crédible dans sa volonté de renouveler le personnel et le débat politique, la Droite Républicaine et les Centres devront s’engager pendant le prochain quinquennat à mettre en œuvre des réformes institutionnelles significatives pour définir un statut des élus, arrêter la durée et les conditions du renouvellement de leurs mandats, adopter un mode de scrutin proportionnel approprié, pour tenter d’en finir avec les votes protestataires, qu’ils soient de colère, de désespoir, de mode, avec le projet de substituer des choix d’adhésion aux choix par défaut ou de rejet.
Il est par conséquent temps de s’adresser aux électeurs du Front National non pas « pour les renforcer dans leur inclination » mais pour leur montrer que le programme du FN plongerait notre pays dans le chaos et l’ochlocratie.
Pour ce qui concerne la Gauche insoumise et son projet, il suffit, pour ne pas accorder davantage de crédit à ses élucubrations, de renvoyer Monsieur Mélenchon aux résultats du programme mis en œuvre au Venezuela par ses grands amis feu Chavez et Maduro.
La Primaire de la Droite et du Centre a écarté Nicolas Sarkozy et Alain Juppé. Depuis 30 ans François Bayrou a, tour à tour, construit et détruit le Centre. C’est ainsi que son dernier exploit a contribué à faire entrer la France dans le Socialisme.
Nonobstant plusieurs échecs successifs, il gigote encore et nous abreuve d’observations aporétiques sur l’économie, qu’il méconnaît, et de ses verbigérations sur l’Europe, dont il s’éloigne. François Fillon devrait par conséquent l’encourager vivement à se présenter à la Présidentielle. Faisons confiance aux électeurs, ils feront le reste…
Les Verts seront également présents dans cette élection et il semble pour une fois que cette tribu a désigné un écologiste convaincu, pertinent, à l’ambition réaliste et mesurée puisqu’il reconnaît lui-même qu’il sera éliminé dès le premier tour.
Comme les préoccupations écologistes méritent d’être prises en compte, ne serait-il pas temps d’inviter EELV à renoncer à des alliances de circonstances purement électorales avec les Socialistes. La mobilisation écologique est nécessaire mais comme cela a été constaté à l’occasion de la COP 21, elle doit dépasser la politique puisqu’elle ne procède pas des clivages partisans mais de sa capacité à peser sur l’avenir de notre planète.
Après les fêtes de fin d’année, nos concitoyens vont être invités pendant le mois de janvier à la Primaire des Socialistes, c'est-à-dire à une farce.
En effet, quel crédit accorder à des personnalités qui ont toutes participé à l’échec des deux précédents Gouvernements ?
Certes, nous savons tous qu’avec la complicité des médias, le goût du pouvoir aveugle, mais enfin, ne trouvez-vous pas étrange, nonobstant la modestie de leurs viatiques professionnels et de leur longue expérience de collaborateurs politiques, qu’aucun de ces candidats ne se soit interrogé sur lui-même pour savoir s’il était apte et capable de présider la 6ème puissance mondiale ?
Entre le caudillo du 49.3, le commercial de l’arbre solaire décoratif, l’ex MODEM, pigeon voyageur électoral des régions, la chargée de mission spécialiste « de la ruralité en faveur de l’économie réelle »… sans rire, le « Breton sondeur ; papa de deux filles » dixit sa profession de foi, « qui rêve d’être Président », le professeur de philosophie, converti en directeur de supermarché qui veut « une république moderne, démocratique, sociale, laïque et écologique mais aussi européenne et internationaliste » et que sais-je encore… pour finir, avec celui qui veut créer la surprise avec « 66 propositions claires et précises ». Imaginez si elles étaient confuses !
C’est sûr, le spectacle va être grandiose ! Ce n’est plus flou, c’est fou !
En fait, cette pantalonnade annoncée va profiter très largement au pimpant animateur d’En Marche qui ne manquera pas d’engranger de nouveaux soutiens à l’intérieur du Parti Socialiste, dont probablement celui de la « Castro-Fiore », auxquels s’ajouteront de nombreux rêveurs sincères, des parieurs ainsi que des illuminés à moins qu’il ne s’agisse d’une grande opération malicieuse pour réhabiliter le « hollandisme ».
Il y a du Jean-Jacques Servan-Schreiber dans cette aventure, ce qui est grave car elle ne débouchera que sur de la confusion et de la déception faute d’être utile, puisqu’elle sera incapable de donner naissance à une majorité parlementaire à même de mener les réformes nécessaires.
Les responsables d’En Marche pour le choix du nom de leur mouvement, se sont sans doute indirectement inspirés de JK Huysmans.
A l’instar de l’œuvre de cet auteur, qu’il s’agisse d’En Route ou de Là-bas, ils risquent de finir En Rade ou A vau-l’eau, ou comme dans A Rebours, dans une brasserie enfumée de la Gare du Nord !
La Droite Républicaine et les Centres face à la puissance de l’imprévisible
François Fillon, s’il n’y prend pas garde, sera confronté à une aberration (un cygne noir) s’il échoue, dont l’impact sera catastrophique pour notre pays nonobstant toutes les explications qui seront élaborées après coup.
Ce risque est réel car même s’il gagne, il ne sera pas assuré d’une majorité absolue pour mettre en œuvre son programme, dès lors sa main ne doit pas trembler.
« Je suis conservateur car je garde ce qui est bon et je change ce qui est mauvais. » écrivait Disraeli.
Son projet ne peut pas se résumer en effet à ratisser large ou à éliminer la gauche au premier tour pour construire une majorité fondée sur le rejet de l’Extrême Droite, comme nous l’avons vu avec le Front Républicain qui a abouti à la réélection en 2002 de Jacques Chirac avec 82.21% des suffrages pour déboucher en définitive sur un quinquennat inutile.
Les Républicains, le Nouveau Centre, les Bâtisseurs, le Parti Radial, se sont engagés dans la bataille aux côtés de François Fillon pour en finir avec le statut quo et les peurs, car la culture des murs conduit inéluctablement à l’échec.
François Fillon, pour gagner, doit s’engager dans la bataille de la mobilisation nationale et non dans celle de la tarte à la crème du rassemblement cher aux démagogues.
Il doit donc sans tarder réduire son équipe de campagne et le nombre de ses porte-paroles. Le rassemblement ne doit pas être, pour des raisons de compromis, la justification d’une organisation pléthorique. Est-il besoin de rappeler que les fusions d’entreprises débouchent toujours sur des restructurations significatives des équipes dirigeantes ?
Les investitures aux législatives devront résulter non d’un dosage ou d’une répartition entre familles pour constituer des groupes, mais être attribuées à des personnalités capables d’affronter le gros temps, d’être solidaires tout en ne renonçant pas à la diversité de leurs convictions.
François Fillon ne devra pas s’enfermer dans le faux débat de la réforme de la sécurité sociale et de la réduction du nombre de fonctionnaires.
La France est en faillite, le chômage, le délabrement du système d’éducation et la dette publique, doivent constituer la priorité pour reconstruire les fondations de la maison France. Le reste pourra alors être résolu de surcroît.
Pour assurer la cohérence de sa campagne, il devra également faire le tri entre les responsables centristes en s’éloignant de la pathétique médiocrité de l’inconstant Président de l’UDI et inviter les responsables crédibles du Centre à incarner leurs valeurs, et plus particulièrement celles de leurs convictions Européennes. Dans la campagne à venir, le Centre doit porter les deux mille ans d’une culture édifiée en commun par les nations européennes et participer, comme Stéphane Zweig en 1932 dans son « Appels aux Européens », à désintoxiquer l’Europe de tous ses contempteurs souverainistes.
Le Nouveau Centre, les Bâtisseurs, le Parti Radical, n’ont pas vocation à signer une annexe au programme Présidentiel de François Fillon pour le soutenir. L’urgence pour eux est de contribuer à la mobilisation des abstentionnistes et de participer à la reconquête des électeurs perdus car ils sont les mieux à même de permettre aux femmes et aux hommes de notre pays d’échapper aux préjugés culturels ou partisans.

Dimanche 11 décembre, je me suis rendu au congrès portant création des Centristes où je me suis exprimé. J'ai notamment insisté sur la nécessité de définir un nouveau contrat avec l'UDI.